Blog d'Aurélien VIOLETTE.
Si la gauche est rassemblée, la victoire sera au bout de la route. A chacun de nous, les socialistes, à chaque dirigeant et militant des autres forces progressistes, à chaque homme et à chaque femme qui aspire à l’alternative politique, je le rappelle et même je le martèle : le rassemblement de la gauche et des écologistes, ce n’est pas une formule rituelle pour les discours ou une formule magique pour les scrutins, c'est le talisman de l'alternance.
La gauche rassemblée, c’est le lien avec notre histoire. C'est le lien qui, en cette année du trentième anniversaire du 10 mai 1981, nous relie au patient combat mené pour les intérêts des plus modestes, pour ceux qui travaillent et qui créent, pour ceux qui sont frappés par les injustices de la naissance ou de la vie, pour que tous ceux-là – c’est-à-dire, en vérité, la majorité – puissent porter au pouvoir un Président, un Gouvernement, une majorité parlementaire capables de rendre leurs vies meilleures et celles de leurs enfants plus belles. Voir ainsi les choses, c'est être à la hauteur de l'enjeu.
L’unification du camp du progrès, c’est la clé de l’avenir. Face à la crise, les réponses libérales ont échoué. Ce que le marché a détruit et ce que l’argent a pourri, seuls la puissance publique et l’intérêt général peuvent le réparer. Ce que le capital a pris au travail, ce que la finance a dérobé aux entreprises et aux salariés, ce que le productivisme a abimé sur notre planète, ce que l’urgence a volé au long-terme, seuls la politique et un autre modèle de société peuvent le restituer. Ces immenses défis aux quatre coins du monde et d’abord en France, seule la gauche peut les identifier et les relever. Ce n’est pas seulement notre responsabilité à la prochaine élection, c’est notre devoir face à l’histoire et aux générations qui viennent.
Paris, le 30 janvier 2011.
Pour moi, être de gauche, c’est poursuivre trois objectifs essentiels. Le premier consiste à permettre à chaque homme et chaque femme de s’émanciper, c’est-à-dire d’être porté au plus haut de lui-même. Il ou elle doit pour cela avoir accès aux droits fondamentaux : l’éducation, la santé, le logement, la sécurité, la culture… Le rôle de l’Etat, d’un Etat efficace pour chacun et protecteur pour tous, est ici essentiel. Cet accès réel à ces droits fondamentaux doit permettre à chacun de prendre sa vie en main. Mais pour nous, l’émancipation de chacun consiste aussi à faire de ces individus des citoyens respectueux des règles, respectueux des autres. C’est une notion forte de responsabilité. Nous voulons faire des « personnes », au sens d’Emmanuel Mounier, c’est-à-dire porteuses de valeurs, notamment celles de solidarité et de fraternité.
Le deuxième combat de la gauche, c’est de maîtriser le monde dans lequel nous sommes, et de préparer l’avenir. Maîtriser le monde, c’est trouver les chemins de la croissance et du développement. C’est organiser le marché avec des règles pour qu’il soit porteur de créativité et de concurrence. C’est fixer des règles, au niveau de chaque pays comme au niveau du monde, pour une distribution équitable des richesses. C’est enfin préparer l’avenir par un nouveau modèle de croissance durable et maîtrisée. C’est s’appuyer sur la recherche, la formation, la réflexion sur les nouveaux besoins. C’est apporter les réponses aux défis qui se posent à nous : celui de la mondialisation, de la démographie, de l’écologie.
Enfin, être de gauche, c’est construire une société qui fasse civilisation, une société qui laisse sa trace sur le plan culturel, qui crée des liens entre les citoyens. Bref, une société où l’on sache vivre ensemble et où l’on accueille la diversité comme une chance, et non comme un risque.
Source : Martine Aubry