Blog d'Aurélien VIOLETTE.
Dire « en situation de handicap », ce n’est pas juste employer une périphrase, c’est rappeler que c’est la société qui crée l’obstacle. C’est donc à la société de le lever, en rendant les logements, les services, les transports accessibles à tous. Un demi-million de personnes sont confinées chez elles faute d’accessibilité universelle : c'est indigne.
C’est cette accessibilité dans tous les domaines de la vie sociale, et en particulier au travail, qui rend possible la citoyenneté. Les personnes en situation de handicap, physique, sensoriel, mental ou psychique, ne veulent pas vivre à part. Qui le voudrait ? Qui voudrait de sempiternels dispositifs spéciaux en lieu et place de l’égalité, pour tous ? Si je suis élue en 2012, j’assurerai une prise en compte démocratique et transversale du handicap dans nos politiques publiques, en assurant la présence de personnes en situation de handicap dans toutes les institutions les concernant ou les représentant et en garantissant l’application de “l’Agenda 22” et l’existence d’un volet “handicap” dans chaque loi soumise au Parlement. Je rendrai accessibles tous les services de l’Etat et les administrations. Je garantirai l’accès des enfants en situation de handicap à l’école, en développant de vrais métiers de l’accompagnement sur la base de qualifications reconnues.
Bien sûr, il faut assurer des ressources décentes aux personnes qui sont dans l’impossibilité de travailler. « Ni pauvres, ni soumis » dit un collectif : le handicap ne doit pas être synonyme de misère. Mais la priorité est d’assurer à tous l’accès à l’emploi. Un travail, ce n’est pas seulement un revenu, c’est une source d’épanouissement, un facteur d’inclusion dans la société, la satisfaction de contribuer, avec l’ensemble de la communauté nationale, à la richesse de notre pays.
Pour garantir l’accès à l’emploi, je réintègrerai les personnes en situation de handicap à la recherche d’un poste au Pôle Emploi, je permettrai à l’Agefiph de financer des actions passerelles entre l’emploi protégé et l’emploi ordinaire et je conditionnerai l’attribution des aides et subventions aux entreprises à leur respect des normes d’accessibilité, de l’adaptation des postes de travail et de l’obligation légale d’employer 6% de leur personnel en situation de handicap. L’Etat devra être exemplaire sur ce point.
La loi de 2005 pour l’égalité des chances fixe l’échéance de 2015 pour rendre tous les bâtiments publics accessibles. Je reviendrai sur les dérogations accordées par la droite mais surtout, je soutiendrai cet effort de la part des collectivités en créant une agence rattachée à la CNSA sur la question de l’accessibilité dans les domaines transversaux du cadre bâti, de la communication, de la culture, des réseaux. Elle recensera les bonnes pratiques, financera les projets innovants et pourra envoyer des conseillers sur place à la demande des communes et conseils généraux.
J’assurerai une garantie de ressources plutôt qu’un minimum social en élevant progressivement l’Allocation aux adultes handicapés, sans prise en compte des revenus du conjoint.
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Je voudrais qu'il n'y ait plus jamais une rentrée comme celle que de 2011, où les classes sont surchargées, où on met des enseignants qui n'ont pas été formés devant des élèves, où tous les personnels spécialisés, pour les enfants en difficultés, pour les personnes handicapées sont en recul, où les enfants de deux ans ne peuvent pas aller à l'école.
Source : Martine Aubry