Martine Aubry est convaincue que notre pays peut se redresser, qu’il peut retrouver son rang dans le monde, et qu’il peut offrir à ses habitants de bien meilleures conditions de vie et de vraies perspectives d’avenir. Mais rien ne sera possible si on ne regarde pas la réalité en face. La réalité, c’est que pour redresser un pays, des services publics et une fonction publique de qualité sont essentiels.
Nous avons la chance que notre République et notre société se soient construites en même temps que notre fonction publique. Cela lui donne trois qualités difficiles à réunir ensemble : une compétence de haut niveau, un coût modéré et une probité exemplaire. Dans un monde où l’argent et la rivalité risquent de devenir des valeurs dominantes, cela a du sens de travailler au service du public, pour le bien-être et le progrès de chacun. C’est une des choses les plus précieuses dans notre monde en profonde mutation. Encore faut-il que cet effort soit reconnu.
Les menaces de la droite, qui assimile les agents publics à des « planqués » ou à des « profiteurs », ne sont pas nouvelles. Mais pour la première fois de l’histoire de la République, le président Sarkozy a décidé de les mettre à exécution et s’en est pris brutalement à ce qui fait la solidité même de notre État. Politique du chiffre, réduction des effectifs, désorganisation des services, dénigrement de l’action publique, manquements au respect républicain, privatisation rampante des services publics – jusqu’aux services de sécurité ou de l’emploi : cette accumulation n’est pas le fruit d’un hasard malheureux. C’est un choix politique. Pour Nicolas Sarkozy, le travail au service du collectif doit s’effacer devant l’argent. Le résultat de cette ligne politique, il se voit dans l’état des finances de notre pays. L’argent public est allé grossir les fortunes les moins productives. La dette publique aura doublé en cinq ans et la capacité de production de notre pays aura stagné.
Ce choix politique, ce n’est pas un choix d’avenir, ce n’est pas celui de Martine Aubry. Notre conviction profonde, c’est que l’on doit pouvoir vivre dignement grâce à son travail. Notre conviction profonde est que la France est un grand pays européen où l’on peut vivre bien si on le fait respecter par les puissances de l’argent. Notre conviction profonde, c’est que nous redresserons notre État en le remettant au service des valeurs de la République et en rassemblant celles et ceux qui tiennent au bien commun.
Éducation, santé, sécurité. C’est le cœur de notre vie collective qui a été touché à travers ces services publics, et c’est par là que nous devrons reconstruire la France. Nous devons toutefois nous attendre à ce que les services publics méticuleusement démolis par le gouvernement depuis 2007 prendront du temps à être remis d’aplomb.
Les finances publiques laissées par la droite ne permettront que de parer au plus pressé en matière d’effectifs. Au sortir de cinq années de brutalité, la fonction publique a besoin de directives stables pour être efficace. Elle a également besoin d’offrir des carrières plus diversifiées.
Beaucoup est à faire encore pour permettre une plus grande fluidité des parcours professionnels, entre les différents services de l’État, ainsi qu’entre la fonction publique d’État et la fonction publique territoriale. Car la décentralisation, telle que la porte Martine Aubry, c’est celle d’un État fort et de collectivités fortes. Toutes les forces devront s’unir pour sortir la France de l’enlisement où l’a plongée la droite. Toutes les forces devront s’unir pour redonner la primeur à l’intérêt général et à la justice.
Source : Martine Aubry