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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 06:18

sans-titre-copie-81.JPGl paraît qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse. Aujourd'hui, le chêne qui tombe, ou plutôt qu'on abat, s'appelle l'UMP. Est-il besoin de rappeler les coups de hache portés, depuis maintenant plusieurs jours, sur le tronc d'un parti vieux de dix ans, planté par la volonté de Jacques Chirac pour réunir sous ses feuillages les familles de la droite et du centre ? Les phrases et les séquences sont là, inoubliables, parce que violentes et sans précédent : mafia, bourrage d'urnes, fraudes, mainmise...
 

Sans être arboriculteur, on peut dire que les racines, heureusement pour les bûcherons que sont Jean-François Copé et François Fillon, ne sont pas complètement atteintes. Entre les deux belligérants, c'est plus une affaire de nuances que de nature, notamment sur le plan économique et social. Par son statut, sa popularité militante et son autorité, Nicolas Sarkozy avait entretenu l'illusion d'un parti en ordre de marche. Les tensions humaines ont été étouffées grâce à cette soupape. Pour citer Charles Pasqua, qui lui-même citait le général de Gaulle, "à l'UMP, le problème n'est pas le vide, mais le trop-plein".
Tremplin électoral

Les quadras, dont Copé, ont très tôt compris qu'ils avaient une sérieuse carte à jouer dans la perspective de 2017, plus encore depuis la défaite de Sarkozy. Dès lors, chacun a eu le souci d'exister, de monter sa petite écurie, d'accroître sa cote de popularité, d'ouvrir son compte Twitter, de se démarquer et, en privé, de se dénigrer. Les socialistes, de ce point de vue-là, ne pouvaient leur envier qu'une certaine forme de discrétion, ce qui ne tient plus au regard de la semaine écoulée. Parions donc que 2016, année des primaires UMP pour la désignation du candidat à la présidentielle, donnera de nouveau lieu au spectacle d'une droite divisée et qui, à force de l'être, cherchera du regard un recours : Nicolas Sarkozy.

En face, ou disons à sa droite, le Front national guette attentivement l'évolution des événements. Le parti frontiste, lui, ne connaît pas de problème de leadership ni de ligne politique. Après avoir connu une période ô combien moribonde, notamment en 2007, à la suite du faible score de Jean-Marie Le Pen, en plus d'importantes difficultés financières, le FN ne peut qu'aller mieux en cet automne printanier pour lui. Le processus a débuté avec le score de Marine Le Pen à la présidentielle, puis l'élection de deux candidats à l'Assemblée nationale. En termes de communication, le parti, pour l'heure, ne commet pas d'erreurs majeures et, à en croire la direction, engrange des adhésions par centaines depuis le psychodrame à l'UMP.

Le véritable indicateur sera les municipales de 2014. Une poussée frontiste pourrait se manifester dans des villes petites et moyennes sur l'arc nord, est, sud-est. Alors que ce scrutin est d'habitude défavorable au FN, il pourrait s'avérer être, cette fois-ci, un tremplin idéologique, sinon électoral. À n'en pas douter, les candidats "marinistes" trouveront une formidable tribune pour décliner les idées chères au parti : lutte contre l'immigration, droit de vote des étrangers, construction de mosquées, cantines halal, corruption, politique néfaste de Bruxelles... Voilà pour la forêt qui pousse sans bruit.

 

Source : Le Point

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 23:17

sans-titre-copie-80.JPGJeudi, Jérôme Lavrilleux a fait soudainement irruption dans le salon des Français. Durant une conférence de presse qui semblait interminable, ce lieutenant de Jean-François Copé, totalement inconnu du grand public, s'est lâché. À sa boutonnière, le petit ruban bleu de l'Ordre national du mérite qui lui a été remis par Nicolas Sarkozy en personne, en pleine campagne pour la présidence du parti. L'épisode avait permis au clan Copé au grand complet de se réunir autour de l'ancien chef de l'État, ce qui avait fortement déplu au clan Fillon. D'une voix égale, quoique parfois un peu tremblante d'indignation, Jérôme Lavrilleux dénonce des bourrages d'urnes massifs dans le bureau n° 1 des Alpes-Maritimes et la réouverture irrégulière du bureau n° 3 du même département, fief de Christian Estrosi et d'Éric Ciotti.

 

Source : Le Point

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 13:05

sans-titre2-copie-4.JPGLe nouveau président de l'UMP, Jean-François Copé, a proposé mardi à son rival malheureux François Fillon de devenir "vice-président" du parti, titre qui serait créé pour l'ex-Premier ministre, proposition aussitôt qualifiée de "grotesque" par le filloniste Éric Ciotti. "Jean-François Copé a appelé au téléphone François Fillon et lui a laissé un message pour lui proposer de le rencontrer et lui proposer la vice-présidence du parti", poste qui serait créé spécialement pour lui, a indiqué à l'AFP son entourage.

Les adhérents UMP ont élu d'un cheveu Jean-François Copé président du parti. Ils ont en réalité élu un "ticket" de trois personnes, avec également Luc Chatel comme vice-président délégué et Michèle Tabarot comme secrétaire générale.
"Rassemblement"

Mardi matin, M. Copé a également appelé un à un de nombreux soutiens - parlementaires, ex-ministres... - de François Fillon pour proposer de les rencontrer au nom du "rassemblement" de l'UMP. Il a également joint "ses amis" pour les féliciter pour la campagne.

Lundi, avant la proclamation officielle des résultats, Jean-François Copé avait également appelé plusieurs ténors du parti, Xavier Bertrand, pro-Fillon mais qui n'a jamais critiqué le député-maire de Meaux pendant sa campagne, ainsi que Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, restés neutres. Il pourrait leur demander de le rejoindre dans la direction du parti.

 

Source : Le Point

 

Même si Copé ne risque pas que Fillon lui dise oui, cela permet lui permet de la jouer grand seigneur. De plus, il faut reconnaitre que cette technique n'est pas dénouée de sens lorsque l'on voit les voix qui sépare les deux candidats, cela permet à Copé d'exclure de toutes critiques sur le rassemblement dans son parti.

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 13:03

 

 

La ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement était ce mardi 20 novembre l'invitée de France Inter où elle a été interrogée sur différents points d'actualité tels que la compétitivité française ou encore l'élection à l'UMP.
Triple A : une sanction de la mauvaise gestion du précédent gouvernement

Najat Vallaud Belkacem a tenu à relativiser la perte du triple A annoncée la veille par l'agence Moody's. En effet, cette notation n'a pas eu de conséquences directes sur les marchés, la France empruntant toujours à des taux avantageux. De même, la France est à la deuxième position en Europe derrière l'Allemagne. La ministre a ajouté :

    C'est une décision qui ne sanctionne pas la politique actuellement conduite par le gouvernement mais celle qui a été conduite jusqu'à présent par le précédent gouvernement.

L'agence Moody's a en effet salué la maîtrise des comptes publics et le pacte national pour la compétitivité et la croissance. Elle a en revanche sanctionné la perte de compéttivité de la France depuis plusieurs années. A présent, le gouvernement va poursuivre son agenda de réformes en Europe pour réorienter la zone vers la croissance et réaliser l'union monétaire mais également à l'échelle nationale pour restaurer la compétitivité et prendre des mesures fortes pour l'emploi.
Elections à l'UMP : les Français ont besoin d'une droite constructive

L'UMP a finalement «accouché dans la douleur» de son élection interne. Pour Najat Vallaud-Belkacem, il est satisfaisant que prenne fin cette période «qui nous a valu tous les excès, toutes les outrances et toutes les caricatures avec une droite qui a force de prendre des virages à droite finissait par tourner sur elle même».

    Aujourd'hui les Français ont besoin d'une droite constructive qui soit à leur service et pas seulement au service des militants UMP.

 

Source : PS

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 12:04

sans-titre2-copie-1.jpegLe congrès touche à sa fin. Ce soir, les instances locales du Parti socialiste seront renouvelées partout en France et samedi, les nouvelles instances dirigeantes nationales seront désignées par le Conseil national.

Les adhérents sont appelés à désigner leur secrétaire de section et leur premier secrétaire fédéral.

Le ou la secrétaire de section est élu-e à bulletins secrets et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Il est l’animateur de la section dont il est le porte-parole.

La fédération rassemble les sections au niveau départemental. Elle met en œuvre la politique du parti pour chaque département. Le ou la Premier-e secrétaire fédéral-e est lui aussi élu-e au scrutin majoritaire à deux tours par les militants. Il porte le plan d'action fédéral sur lequel il ou elle a été élu-e . Le secrétaire fédéral est l’animateur politique de la fédération. Il assure la liaison avec le secrétariat national aux fédérations et assiste de droit, avec voix consultative, aux réunions du Conseil national.

 

Source : PS

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 06:10

 

 

Le ministre des Affaires étrangères était ce jeudi 15 novembre l'invité de RTL où il a été interrogé sur les dossiers diplomatiques.
Conflit israelo-palestinien : la France appelle à la retenue

Le ministre est revenu sur les raids israëliens sur la bande de Gaza qui ont causé la mort de 8 personnes dont celle de Ahmad Jaabari, le chef militaire du Hamas. Laurent Fabius appelle au nom de la France «à la retenue».

    On n'arrive à rien avec un regain de violence, les Palestiniens ont droit à un Etat, Israël a droit à la sécurité mais ce n'est pas avec la violence qu'on peut régler les problèmes.

Syrie : pour la mise en place d'un gouvernement provisoire

Laurent Fabius rappelle ce chiffre édifiant : 40 000 morts dans le conflit Syrien. Le ministre rappelle à la formation par la coalition nationale syrienne - qui a d'ores et déjà été reconnue par la France - d'un gouvernement provisoire. Le chef de la diplomatie a indiqué que des contacts ont été pris avec la coalition, dont certains membres seront reçus samedi par François Hollande.

Sur la question des armes, l'embargo européen est en discussion pour les armes défensives uniquement afin de préserver les zones libérées.

    Nous devons trouver un juste équilibre entre la militarisation du conflit et la destruction des zones libérées, cela passe par les armes défensives.

Libye : un partenaire essentiel pour le sauvetage de Petroplus

Laurent Fabius s'est rendu aux côtés d'Arnaud Montebourg en Libye car «nous avons besoin de pétrole qui doit être raffiné». Le ministre rappelle que la Libye est dans la situation future d'un état du Golfe et que nous devons nouer un partenariat stratégique avec le pays. Des discussions sont donc en cours afin de mobiliser les fonds d'investissement français et libyens afin de sauver l'usine Pétroplus. A cet égard, le tribunal a donné un délai supplémentaire, jusqu'en février, pour sauver la raffinerie.

 

Source : PS

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 13:22

timthumb.php.pngDéclaration universelle des droits de l’Homme (Nations Unies, 1948) :
« Tout être humain a droit au repos, au temps libre, à une limitation des heures de travail et à des congés payés. »

Depuis les années 1930, la réduction du temps de travail a toujours été au cœur du débat idéologique chez les socialistes. Mais la crise de la fin des années 2000 et le slogan de 2007 « travailler plus pour gagner plus » ont fait mal, laissant reposer une grande partie de l’origine de la crise économique de 2008 sur les faux arguments d’un manque de « compétitivité du travail » en Europe.

Durant ces crises, le maître-mot des chantres du néolibéralisme reste bien celui de rétablissement de la compétitivité. Dit autrement, patronat et droite, pour nous sortir de la crise, ne proposent rien d’autre que de diminuer les salaires et d’accroître le nombre d’heures travaillées. Quitte à revenir sur les droits acquis par les travailleurs au cours du temps. Les socialistes militent pour une réduction du temps de travail (RTT) au nom de la démocratie et de l’émancipation des individus qu’elle suppose.

A bien des égards, la réduction du temps de travail est fondamentale pour le nouveau modèle de développement qu’il nous faut urgemment inventer. En effet, au-delà du sujet du temps libéré, la réduction du temps de travail est une nécessité pour sortir des crises économique, écologique, sociale, démocratique. Pouvons-nous réellement attendre le retour de la croissance pour réduire les inégalités sociales, créer des milliers d’emplois, tout en réduisant drastiquement nos émissions de Gaz à Effet de Serre ?
Un combat historique des socialistes d’une actualité urgente

Si la gauche est fière d’un héritage, elle reste trop souvent sans voix face aux assauts de la droite qui accuse cette mesure de plomber notre économie. Pourtant, c’est parce que nous traversons une crise que les socialistes doivent se montrer audacieux et innovants en proposant la semaine des 32 heures. Il y a à cela au moins trois raisons fondamentales : l’ampleur du chômage avec 10% de la population active en France (soit près de 3 millions de chômeurs et ce nombre passe à 5 millions en comptabilisant les temps partiels subis) et 10,9% dans la zone euro ; la certitude de ressources énergétiques limitées nous oblige à penser le plein emploi avec un taux de croissance naturel plus bas qu’espéré ; une nécessaire meilleure répartition des richesses produites quand les gains de productivité sont accaparés par le capital au détriment des travailleurs.

L’urgence écologique nous oblige à penser un autre modèle de développement, faiblement émetteur en carbone, fortement émetteur en emplois, reposant sur la question d’autres indicateurs de richesses produites. La crise écologique qui se traduit par la prise de conscience de ressources naturelles limitées nous oblige à penser des sociétés dans lesquelles les taux de croissance naturels seront trop peu élevés pour créer massivement de l’emploi. Les socialistes doivent l’affirmer : peu importe la croissance, c’est sur la répartition que nous devons agir. Il n’est pas normal que certains ne puissent pas travailler. C’est pourquoi les 32 heures hebdomadaires (ou la semaine de 4 jours) sont nécessaires, comme l’ont compris certains patrons, et permettent de créer des emplois sans forcément attendre une croissance de plus en plus hypothétique. Déjà en 1993, Antoine Riboud, fondateur de BSN Danone, affirmait haut et fort « il faut passer à quatre jours, 32 heures, sans étape intermédiaire. C’est le seul moyen d’obliger les entreprises à créer des emplois » .
La démocratie que nous portons en tant que socialistes n’est pas compatible avec les inégalités sociales et économiques croissantes fragmentant notre société. Ne voulons-nous pas répondre à l’urgence sociale ? Pourtant, la croissance ralentie que connaissent nos économies nous empêche d’attendre que les emplois reviennent quand la croissance reviendra.
Réduction du temps de travail : productivité, progrès technique et création d’emplois

Il convient alors de mener la bataille culturelle et de revenir sur les arguments de nos adversaires. Sur un siècle et demi la durée du travail a diminué en France de presque la moitié. Pourtant, la production a été multipliée par 13, la productivité multipliée par 26.

• La réduction du temps de travail est une incitation à l’innovation technologique, les entreprises ont alors intérêt à moderniser leur outil de production. De même en permettant l’accroissement du revenu des nouveaux employés, elle accroit la demande en participant à la relance de la consommation.

• La RTT n’est pas un frein à la productivité et à l’emploi. Ce n’est pas parce que le temps de travail individuel diminue que le volume de travail global effectué dans la société diminue. Au contraire, elle provoque le plus souvent une augmentation de la productivité, notamment grâce aux accidents et à la fatigue moindres (que certains estiment coûter 4% du PIB des pays industrialisés). Dans toute l’Europe, on produit plus en travaillant moins. C’est ce qui explique en partie que les travailleurs allemands à temps plein étaient à 30,3h par semaine avant 2008.

• Contrairement à ce qu’affirme la droite, aucune étude économétrique en Europe ou aux Etats-Unis n’établit avec certitude que la baisse des salaires entraine automatiquement une hausse de l’emploi. De même, aucune étude n’établit avec certitude d’effets négatifs de la réduction du temps de travail sur la création d’emplois. Ainsi, une étude de la DARES en 2004 conclue que se sont 350 000 postes sur la période 1998-2002, qui ont été créés dans cette période de mise en place des 35h, sans déséquilibre financier pour les entreprises.
Réduction du temps de travail : mieux répartir les richesses pour renforcer notre démocratie

La RTT remplace la surcharge de travail des uns par l’insertion des autres en obligeant à une plus juste répartition des richesses produites. A la critique qui nous est souvent faite sous la forme « Vous répartissez un gâteau dont la taille reste identique alors que nous [la droite] nous cherchons la croissance pour en accroitre la taille », n’ayons pas peur de répondre par l’affirmative. Oui, quand la part est trop importante, les socialistes trouvent juste de redécouper le gâteau afin d’assurer un morceau aux sans parts. Or, si la répartition de la valeur ajoutée entre travail et capital reste à peu près constante dans le temps, c’est la ventilation de cette répartition qui est de plus en plus inégalitaire.

Alors que le travail est de plus en plus coopératif (économie de réseau), il est dans la logique des choses d’envisager la productivité sous l’angle collectif. Les plus riches accaparent les fruits de la croissance tandis que les plus pauvres s’appauvrissent. C’est ce qui explique en France la hausse du nombre de millionnaires quand le nombre de personne vivant sous le seuil minimum de pauvreté ne cesse de croitre lui aussi. Les socialistes doivent poser la question de la répartition sociale des gains de productivité (des fruits de la croissance). Cela passe par une RTT financée par des prélèvements sur les plus fortunées de nos concitoyens.

De plus, les socialistes doivent aussi avec le débat des 32 heures mettre en avant une autre conception de la richesse. A l’accusation que les néolibéraux porteront de favoriser un travail non productif, nous répondrons que la hausse du PIB (Produit Intérieur Brut) ces dernières années s’explique au contraire par la définition d’une valeur d’échange, donc marchande, à ce qui n’avait avant qu’une valeur d’usage. Pour exemple, la sœur dans un hospice qui n’avait pas de salaire a été remplacée par une infirmière dont le salaire est comptabilisé dans le PIB.

Enfin, conquérir les 32h, c’est remettre en cause le dogme actuel et absurde du PIB comme seul indicateur de richesses. Il n’est pourtant que l’outil capitaliste de contrôle de notre modèle de développement sous le seul prisme de la croissance. Catastrophes écologiques, sociales, dues à une répartition des richesses produites toujours plus inégales en sont les conséquences directes. Mais une action politique doit voir son efficacité mesurée à moyen et long terme et non pas avec les seuls termes économiques. Voilà bien le clivage. Quand la critique par la droite de la réduction du temps de travail hebdomadaire à 35h ne prenait pas en compte ces éléments : temps supplémentaire consacré à la société, à ses proches, aux loisirs, au repos bénéfique pour la santé, répartition du travail entre plus de personnes et donc baisse du chômage, etc.

Le but de tout socialistes est le progrès social, c’est à dire l’amélioration des conditions de vie des membres d’une société, prises au sens large. Mais le progrès humain se mesure principalement en fonction de ses conséquences sur les autres humains. Il ne saurait être prôné aux dépends de ses concitoyens et de la planète. C’est le sens du nouveau modèle de développement que nous prônons. C’est une démarche qui lie maîtrise individuelle et collective du temps, bref une démarche démocratique.
Pour parvenir aux 32h en France, il faudra :

• Une négociation collective et nationale avec les partenaires sociaux et entreprises
• Un dialogue social long
• Que cette imposition ne se fasse pas au détriment de la stabilité des emplois créés : des exonérations de cotisations sociales en échange d’embauche en CDI seront imposées

La réduction du temps de travail est au centre de notre projet de société. Au delà de l’indispensable lutte contre le chômage et d’une plus juste répartition des richesses, c’est un vecteur d’émancipation permis par une société du temps libéré.
La question de la durée du travail hebdomadaire a été posée mais il s’agit aussi pour nous de réfléchir au temps de travail sur l’année avec la sixième semaine de congés payés et sur la vie toute entière avec tant la retraite à 60 ans que l’allongement des congés parentaux ou encore des semestres ou années sabbatiques.
Pour reprendre les termes d’André Gorz
« La réduction de la durée de travail ne présentera pas de valeur libératrice ni ne changera la société si elle sert seulement à redistribuer le travail et à réduire le chômage. La réduction de la durée du travail n’est pas seulement un moyen de gestion du système, elle est aussi une fin en elle-même pour autant qu’elle réduit les contraintes systémiques et les aliénations que la participation au processus social de production fait peser sur les individus. Pour autant, d’autre part, qu’elle élargit l’espace des activités autodéterminées individuelles et collectives ».
Conseils bibliographiques :

André Gorz, Capitalisme, socialisme, écologie, édition Galilée, 1991
Pierre Larrouturou, C’est plus grave que ce qu’on vous dit…mais on peut s’en sortir, éditions Nova, 2012
Pierre Larrouturou, Urgence sociale : Changer le pansement ou penser le changement ? Pour un sursaut citoyen, Editions Ramsay, 2006
Dominique Méda, Le travail : une valeur en voie de disparition ?, édition Flammarion, 2010
Jean Viard, Le sacre du temps libre, la société des 35heures, éditions L’aube, 2009

 

Source : MJS

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 13:28
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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 13:15

sans-titre2-copie-3.JPGC'est un signe qui ne trompe pas. Entre les militants du FN et ceux du Front de gauche, la guerre des affiches a repris dans la circonscription de Hénin-Beaumont, la onzième du Pas-de-Calais. L'occasion rêvée pour que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon viennent serrer régulièrement les mains des habitants sur les marchés. Les militants qu'ils rencontrent ont tous la même question aux lèvres : "Alors ? Nous allons devoir revoter ?" D'ici à la fin du mois de novembre, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur le recours en annulation déposé par le FN contre l'élection du député PS Philippe Kemel lors de l'élection législative de juin. Ce dernier a été élu avec seulement 118 voix de plus que Marine Le Pen. Et la présidente du FN conteste la victoire de l'élu socialiste en pointant du doigt "une série d'irrégularités qui se sont produites dans les communes de Carvin et de Libercourt, villes du canton de Carvin dont Philippe Kemel est le maire".


Un dossier béton

En toute objectivité, le dossier constitué par le FN est solide. Il contient notamment les copies d'une cinquantaine de signatures jugées frauduleuses sur les listes d'émargement tenues dans plusieurs bureaux de vote, notamment à Libercourt. Selon les cas, soit la signature du second tour ne correspond pas du tout à celle du premier, soit des croix figurent sur les listes sur lesquelles les électeurs signent après avoir voté.

Le FN pointe aussi du doigt plusieurs irrégularités comme dans les bureaux de vote n° 2 et n° 8 de la ville de Carvin : des délégués de Marine Le Pen auraient ainsi été empêchés d'exercer leurs fonctions de contrôle et une présidente de bureau de vote proche de Philippe Kemel aurait consulté la liste d'émargement pour convaincre certains abstentionnistes de venir voter. "Peu avant 17 h 30, un socialiste a relevé les noms de ceux qui n'étaient pas venus voter et il leur a passé des coups de fil. C'est interdit de faire de la retape !" fulmine Steeve Briois, conseiller municipal FN de Hénin-Beaumont, qui a réuni les éléments du dossier avec son acolyte Bruno Bilde.

 

Un coup de fil intrigant

Sur la défensive, le député Philippe Kemel a refusé de parler au Point.fr. Dans un reportage diffusé dans l'émission Dimanche +, il avait fini par répondre aux questions insistantes des journalistes. Pour justifier les différences de signatures entre le premier et le second tour des législatives, il avait mis en avant le fort taux d'illettrisme dans le bassin minier ou bien évoqué le cas d'électeurs qui n'auraient pu signer correctement à cause de rhumatismes.

Du côté du Front de gauche, on juge vraisemblable que des fraudes aient eu lieu. Interrogé sur RMC le 24 octobre, Jean-Luc Mélenchon a refusé d'accuser Kemel d'être un tricheur, mais ses mots en disent long : "Ce n'est ni moi ni Marine Le Pen qui avons triché puisqu'on a perdu [...]. C'est vrai que j'ai trouvé étrange qu'on mette autant de temps à avoir les résultats."

Odette Dauchet, l'ex-maire communiste de Carvin battue en 2001 par Kemel, raconte une scène intrigante. Elle affirme avoir reçu début septembre un coup de fil de Philippe Kemel, qui cherchait alors des attestations des électeurs ayant signé différemment d'un tour à l'autre. "Il m'a parlé du vote de ma belle-fille en me disant que la signature du deuxième vote n'était pas identique à la première, se souvient Odette Dauchet. Je lui ai alors répondu que c'était bizarre puisqu'elle n'avait voté qu'au premier tour. Il y a alors eu un long blanc." Quelque temps plus tard, l'ancien édile révèle avoir reçu un nouveau coup de fil de Kemel, qui aurait finalement évoqué une méprise.

 

Le Pen redoute une "décision politique"

Tous ces doutes peuvent-ils profiter à Marine Le Pen ? C'est aux Sages de la rue de Montpensier d'en décider. "Si le dossier n'aboutit pas, c'est que la décision sera politique", confiait au Point.fr Marine Le Pen en septembre, insinuant ainsi que François Hollande n'aurait aucun intérêt à ce que l'élection d'un député PS soit annulée.

Sur le plan électoral, les avocats spécialisés rappellent qu'un dysfonctionnement lors d'une élection n'implique pas forcément une fraude. Et le Conseil constitutionnel peut sanctionner les fraudes, mais cela n'est pas systématique. La jurisprudence veut qu'une élection ne soit annulée que si les fraudes constatées ont eu une influence suffisante sur les électeurs, telle qu'elle a pu en fausser les résultats.

"Si les griefs invoqués portent un discrédit sur l'ensemble des opérations électorales, le Conseil constitutionnel peut invalider les opérations de vote de tel ou tel bureau concerné, ce qui modifie nécessairement le total général des voix. Selon l'écart final de voix entre le vainqueur et le candidat défait, cela peut conduire à l'annulation de l'élection et à l'organisation d'un nouveau scrutin", explique au Point.fr maître Thibaut Adeline-Delvolvé, spécialiste du droit électoral.

On se souvient qu'en février 1998 le Conseil constitutionnel avait validé l'élection de Jean Tiberi à la mairie du 5e arrondissement de Paris tout en admettant que l'inscription du nombre d'électeurs sur les listes électorales pouvait être suspectée de fraude. Il avait jugé que, compte tenu de l'important écart de voix entre les deux candidats au second tour, la "manoeuvre", "aussi condamnable soit-elle", n'avait pu "inverser le résultat du scrutin". Dans le dossier de Hénin-Beaumont, le très faible écart de voix entre Kemel et Le Pen pourrait jouer en la faveur de cette dernière. "L'écart de 118 voix obtenu par Philippe Kemel au soir du second tour représente 0,22 % des suffrages exprimés", observe Steeve Briois.


"Marine Le Pen a un boulevard"

En attendant, le PS, le Front de gauche et l'UMP redoutent l'annulation de la législative à Hénin-Beaumont. En cas de nouveau vote, nombreux sont ceux qui jugent possible l'entrée de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale. "S'il y a eu triche, Marine Le Pen a un boulevard", juge même Jean-Luc Mélenchon. Dans le Pas-de-Calais, communistes et militants du Front de gauche espèrent que ce dernier sera candidat en cas de législative partielle. "Tous les socialistes traînent des casseroles. Il faudrait donc que Mélenchon soit le candidat de la gauche unie face à Marine Le Pen", affirme Odette Dauchet, qui est prête à l'héberger de nouveau dans sa maison comme en juin.

Du côté frontiste, on se frotte les mains : "Vu les six premiers mois catastrophiques de Hollande, Marine Le Pen est favorite. Et si elle était élue députée, l'Assemblée nationale serait une formidable tribune !"

 

Source : Le Point

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 12:56

sans-titre2-copie-2.JPG

Après un faux départ il y a un an, le procès en appel des époux Tiberi s'ouvrira lundi devant la cour d'appel de Paris dans l'affaire des faux électeurs du 5e arrondissement, plus de 15 ans après les scrutins litigieux. Jean Tiberi, 77 ans, toujours maire du 5e arrondissement de Paris, son épouse Xavière, 76 ans, et sa première adjointe Anne-Marie Affret, 74 ans, doivent comparaître jusqu'au 21 novembre, sauf report dû à une autre question prioritaire de constitutionnalité devant être plaidée par la défense.

Programmé initialement en septembre 2011, ce procès avait en effet été reporté en raison d'une QPC, procédure qui permet à tout justiciable de contester des dispositions légales. Les époux Tiberi ont toujours réfuté avoir participé à une quelconque fraude électorale lors des municipales de 1995 et des législatives de 1997.

En 2009, le tribunal correctionnel de Paris en avait jugé autrement, condamnant l'ancien maire de Paris (1995-2001) à dix mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité, et son épouse à neuf mois avec sursis et 5 000 euros d'amende. Une peine dont l'exécution a été suspendue par leur appel. La justice reproche aux prévenus d'avoir participé à un système dans lequel des personnes ne résidant pas dans l'arrondissement étaient "incitées" à se faire inscrire sur les listes électorales, en échange d'une place en crèche, d'un logement ou d'un emploi à la mairie de Paris.
"Manipulations de votes"

Face aux témoignages à charge d'anciens collaborateurs, les époux Tiberi ont récusé tout "système". Ils ont assuré que le nombre d'inscriptions litigieuses était insuffisant pour altérer le résultat de scrutins que le maire a remportés confortablement. La première adjointe du maire, Anne-Marie Affret, a pour sa part longtemps contesté son implication. Elle avait fini par craquer au procès de 2009 et avait reconnu sa part de responsabilité, sans cependant mettre en cause nommément les Tiberi.

Les parties civiles sont impatientes de voir ce dossier enfin jugé. Pour l'un de leurs avocats, Me Antoine Comte, il importe, même aussi longtemps après les faits, de "faire reconnaître qu'il y a eu des manipulations de votes" et "le responsable doit se voir interdire de se présenter aux élections". Les prochaines municipales sont prévues en 2014.

 

Source : Le Point

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